Jour 08 : Personnage résilient
Au début de l’aventure, une partie de jeu de rôle dans l’univers créé par feu François Nedelec dans son JdR nommé Empire Galactique et publié en 1984 par Robert Laffont. J’y incarnais un personnage au caractère très typé (en hommage à ces « vieux » romans d’anticipation des années 60-70), doté d’une témérité maladive frôlant la démence et défiant la réflexion au profit de la survie. Lors de cette partie, je l’avais baptisé Logan et l’avait vêtu d’un justaucorps noir en référence au héros d’un roman très connu publié en 1976 (Logan’s Run écrit par William F. Nolan et George Clayton Johnson).
Lorsque j’ai commencé à écrire des nouvelles de science-fiction, j’ai repensé à ce personnage, dont le souvenir m’étais précieux, et l’ai définitivement adopté. Je l’ai étoffé psychologiquement avant d’essayer de le rebaptiser.
J’ai d’abord songé à Kogan, mais cela ne sonnait pas à mes oreilles. Ensuite, au vu du caractère fougueux qu’il développait au fil des pages, j’ai songé au couguar, l’animal. Une légère déformation phonétique plus tard, mon personnage se trouvait baptisé Kogard.
Ce héros en devenir est donc, avant tout, un personnage de nouvelles et de textes courts. Mais il ne pouvait pas demeurer ainsi, à l’étroit dans si peu de pages.
Via les Éditions Midgard, gérées par la société Lokomodo / Asgard, Naufrageurs Galactiques voyait le jour en avril 2012, sous une couverture réalisée par Chabeu. L’éditeur était assez grand pour diffuser un peu partout en France, dans des librairies et autres points de vente (même jusqu’à la célèbre avenue des Champs-Élysées à Paris). Bref, de nombreuses ventes, une kyrielle de salon, des dédicaces en masse, le Paradis pour un auteur ! Mais surtout, un concert de voix demandant une suite à un roman censé n’être qu’un modeste one-shot.
Puis, patatras, fermeture de la maison d’édition et le personnage de Kogard se retrouvait orphelin…
En 2015, première résilience aux bons soins de Lune-Écarlate Éditions, présentant, sous des couvertures de la talentueuse Nathy, une réédition du premier opus sous un nouveau titre, Attractions Galactiques, rapidement suivi par la suite tant attendue par les fans : Danger Galactiques. Puis en 2016, les lecteurs demeurant au rendez-vous, par Fugitifs Galactiques, le troisième opus de cet univers devenu une série titrée Agents Photoniques…
Bien que d’une structure plus modeste, la maison d’édition était sérieuse et m’a donné l’occasion de rencontrer les fans de ces romans, signant de nombreuses dédicaces tout en répondant favorablement à leur demande présente d’une suite additionnée d’une préquelle pour raconter le passé du personnage principal.
Las, une nouvelle faillite survint et Kogard retomba dans l’oubli…
Nouveau rebond en 2020, par l’intermédiaire des Editions Evidence qui acceptèrent de rééditer les trois premiers livres avant de présenter, début 2021, le quatrième opus : Aventures Galactiques.
Quelle mauvaise période pour sortir une série de romans ! La pandémie mondiale a fermé les salons du livre et annulé les séances de dédicaces. Résultat, même si certains lecteurs ont pu profiter du nouveau titre et l’emporter dédicacé, les ventes ont surtout été numériques. Des chiffres honorables, frôlant les 800 exemplaires pour la série complète, prouvant que les lectrices et lecteurs demeuraient présents comme à la première heure. De bonnes critiques également…
La rédaction de la préquelle et du cinquième opus pouvait commencer.
Décidemment, la poisse semble s’acharner puisque, encore une fois, les Agents Photoniques sont orphelins d’éditeurs en cette fin d’année 2022. En effet, suite à la conjoncture actuelle, les Editions Evidence ont fermés leur collection consacrée à la littérature de l’imaginaire. Fin de l’aventure…
Néanmoins, avec un tel personnage résilient, je ne suis pas inquiet, il reviendra !