Calendrier de l’Avent 10 Décembre

Jour 10 : Extraits d’interviews diverses et variées


Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur moi, autrement que dans l’exercice d’un Portrait chinois, voici quelques extraits d’interviews glanés au cours de ma « carrière » littéraire.

A votre écoute, comme toujours, si vous avez des remarques ou des questions.

Bonne découverte !


Pouvez-vous nous parler brièvement de vous ?
Je suis né en août 1968 (je laisse aux matheux le soin de calculer mon âge car il change toutes les années) quelque part dans la vaste cité de Marseille (pas loin de la Blancarde pour celles et ceux qui connaissent). Après avoir sillonné la France pour raison professionnelle, je me suis installé en Alsace dans les années 90. J’y réside depuis avec ma femme, mes trois enfants, et un teckel qui a son caractère.
Fan de SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique), de jeux de rôles, et de technologie, je ne passe pas un jour sans lire des romans ou des vulgarisations scientifiques, entre autres.
Publié depuis 2007, je suis romancier, nouvelliste, scénariste (pour le jeu de rôle), mais aussi conférencier, et chroniqueur (pour le Web-Zine Khimaira).
De manière plus terre-à-terre, je suis ingénieur chef de projet pour un logiciel de GMAO durant la journée (le soir et la nuit étant consacrées à l’écriture).


Comment êtes-vous devenu romancier ?
Au risque de paraître peu original, je dirai que j’étais lecteur bien avant d’être auteur. En effet, délaissant les romans «classiques» dont la lecture m’était imposée durant mon cursus scolaire, je suis tombé dans la science-fiction, le fantastique, et la fantasy durant mes «jeunes» années. À cette époque, je dévorais plus d’un roman par semaine (dans le métro, le bus, la cour du Lycée, etc.).
L’étape suivante a été ma rencontre avec les jeux de rôles. Grâce à eux, j’ai appris à imaginer des personnages plongés dans des histoires hors du commun avec des mondes haut en couleurs en guise de décors. Des années mémorables sources de souvenirs homériques. Plusieurs de mes textes y puisent leur source de manière consciente ou non.
Sous l’égide de ma muse, je suis devenu nouvelliste avant de goûter la joie d’être romancier, en suivant un long parcours sinueux durant lequel j’ai beaucoup écrit, beaucoup jeté, et où les critiques des lecteurs de la première heure m’ont servi à tisser mon fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe de la médiocrité.


Comment naît un livre dans votre esprit ?
Question difficile car j’écris principalement à l’intuition.
Je me suis aperçu qu’il m’était impossible de me forcer à écrire sous peine de désastre littéraire. Aussi, la plupart du temps, je me laisse guider par mon imagination (qui me surprend bien souvent).
Au début de ma «carrière littéraire», je notais toutes mes idées, de la plus sérieuse à la plus loufoque, sur des bouts de papier ou de carton, des carnets, des coins de nappes… Je les abandonnais ensuite des jours, des mois, voire des années… Jusqu’au moment où plusieurs idées se mêlaient seules dans ma tête en s’assemblant à la manière d’un vaste puzzle dont l’image finale ne m’est pas toujours connue à l’avance
Avec le temps et la pratique, ce long processus s’est simplifié et affiné. Entres autres expériences, ma participation aux NaNoWriMo de novembre (et ma réussite à plusieurs reprises) m’ont permis d’apprendre à me laisser envahir par le processus créatif pour écrire. Ainsi, j’ai parfois l’impression d’être spectateur d’un film projeté dans mon esprit. Il suffit, «simplement», d’écrire ce que je vois…


Avez-vous des rituels autour de votre travail d’écriture ?
Pas vraiment un rituel, du moins, pas conscient. Il est un fait que je lis beaucoup, je me rends régulièrement au cinéma, j’ai un stock de DVD, et j’écoute beaucoup de musique (surtout des bandes originales de films). En analysant la chose, je pourrai comparer mon cerveau à une grande pièce emplie de rayonnages aux tiroirs débordants d’informations. J’ai une mémoire photographique qui prend des images et les classes souvent à mon insu. Lorsque j’écris, ces souvenirs remontent à la surface en se mélangeant et en s’harmonisant entre eux comme les pièces d’un puzzle. Un peu comme un conteur au coin du feu improvisant une histoire en fonction de son auditoire…
Loin de moi l’idée de plagier, bien évidemment. Cependant, dans certains styles (comme la science-fiction, par exemple), il est difficile de ne pas aborder un sujet ou une situation ayant déjà été exploitée. Les idées sont tant brassées de nos jours que l’on finit toujours par être influencé par quelque chose sans le vouloir ni en être pleinement conscient.
En règle générale, j’imagine un ou plusieurs personnage(s), je les mets en situation, comme dans les jeux de rôles, et je les regarde vivre en réagissant aux stimuli. Un réel bonheur pour moi, même si cela n’est pas toujours le cas pour eux.


Qu’est-ce qui vous a amené à écrire dans vos genres de prédilection ?
En ce qui concerne le space-opera, je suis tombé dedans lorsque j’étais adolescent en dévorant les livres parus aux Éditions Fleuve Noir (dont certains romans sont de la plume de Jimmy Guieu, le fils de la sœur de ma grand-mère maternelle). J’ai toujours adoré ce genre et je n’ai de cesse de me documenter sur les différentes technologies actuelles (ou futures). D’ailleurs, tous mes romans de SF (ou d’anticipation) s’appuient sur un fond de vérité (carte des étoiles, engins de propulsion, technologies robotiques, expéditions spatiales programmées, projets liés au transhumanisme, etc.).
Pour le genre fantastique, je suis fan de H.P.Lovecraft (ma seconde publication «pro» était, à ce propos, dans l’anthologie H.P.L.2007 parut chez Malpertuis Éditions pour commémorer les soixante-dix ans du décès de cet auteur).
Mais je suis également fan de robotique (voir mes romans exploitant ce registre), de policier (un roman paru au Québec), et de fantasy (j’ai écrit une saga non encore publiée dans ce style particulier).


Quel est le plus beau compliment reçu de la part d’un lecteur ou d’une lectrice ? Et quelle est la critique la plus intéressante ?
Le plus beau compliment m’est venu d’une lectrice qui a acheté l’un de mes romans (policier-fantastique), le samedi durant un salon du livre ; et qui est revenue, le dimanche, pour me dire qu’elle n’avait pas pu le lâcher et l’avait lu en entier durant une partie de la nuit. Preuve que l’histoire l’avait entraînée entre ses pages.
Toutes les critiques sont intéressantes, même si elles ne font pas toujours plaisir à entendre en tant qu’auteur. Elles permettent toutes de progresser. Je n’ai pas vraiment de top «un» à mentionner. Par contre, ma pire critique reçue concernait un texte de space-opera, justement, où le lecteur me reprochait d’avoir copié sur un épisode de Buck Rogers parut dans les années 30 dans un pulp américain (que je n’avais pas lu, of course).


Est-ce que c’est difficile pour vous de mettre le point final à un livre ?
Tout dépend du livre. Si c’est un one-shot, pas trop, car il faut bien le terminer un jour. Si c’est une série, je me suis aperçu que les personnages finissaient toujours par revenir dans d’autres livres (souvent à la demande des lecteurs), donc, il n’y a pas vraiment de fin.
Le pire a été lorsque j’ai écrit le mot FIN de ma saga de fantasy (quinze années d’écriture, de corrections, de réécritures, de modifications, etc.). Mais, en vérité, la fin n’en était pas vraiment une car j’ai commencé une autre saga se déroulant dans le même univers.
Donc, pour conclure, non, rien de vraiment difficile, même si je m’attache toujours à mes personnages imaginaires.


Concernant le roman Âme à Âme publié chez Lune-Écarlate, comment as-tu eu l’idée de cette histoire ? Bref, comment présenterais-tu ton roman ?
Ce n’est pas un manuscrit récent, puisqu’il a été écrit durant le NaNoWriMo de novembre 2008. Il date d’une époque où je me cherchais en tant qu’écrivain. J’ai testé de nombreux courants littéraires dans un grand nombre de nouvelles et de romans plus ou moins terminés : fantasy, fantastique, science-fiction, policier, contemporain, textes à chutes, humour, mais aussi horreur. Durant cette période, je me documentais sur une kyrielle de sujets parfois assez éloignés les uns des autres. J’ai survolé un moment des récits relatant la folie des hommes en général, et de leurs victimes, les femmes en particulier. Certaines affaires criminelles m’ont tant fait réagir que j’ai désiré dénoncer, à mon humble niveau, les actes horribles perpétrés par certains individus. Âme à Âme est né ainsi. Je l’ai écrit durant le NaNoWriMo 2008, ma première participation, car cela me permettait de n’y consacrer qu’un moment défini. Le sujet comme l’histoire m’ont moi-même marqués. J’aimerais pouvoir dire que j’ai tout inventé, que suis peut-être psychotique sans le savoir. Ce n’est pas le cas, je n’ai rien fait d’autre que regrouper dans un seul roman des bribes d’affaires réelles perpétrées par nos « charmants » semblables.
Au niveau de la présentation, je dirai que ce roman met en relation deux êtres reliés par un passé sombre et une vie pavée de malheurs. Le premier voyagera jusqu’aux confins de l’esprit de l’autre. Pour le pire et le meilleur. Un roman à ne pas laisser entre toutes les mains, car il dénonce les tortionnaires sans utiliser de langue de bois tout en se positionnant du côté de la victime.
Cependant, que mes lecteurs se rassurent, c’est le seul et unique roman de ma main basé sur un sujet aussi sérieux. Tous mes autres manuscrits sont bien plus « légers » et n’ont d’autre but que de dépayser le lecteur en lui procurant un agréable moment de lecture.


Travail, vie de famille, écriture, lecture, web-zine, publication… Vous ne dormez jamais?! D’où vous vient toute cette énergie?
J’aimerai dire que je ne dors pas grâce à un artefact extraterrestre, mais ce n’est pas le cas, à mon grand regret.
Ce n’est pas vraiment affaire d’énergie, plutôt d’incapacité à demeurer longtemps sans avoir des idées de textes. Mon cerveau (ou ce qui imite le mieux cette fonction) semble toujours à la recherche de nouvelles suggestions. À moins que cela ne soit une charmante (mais minuscule) muse assise sur mon épaule et susurrant à mon oreille (j’ai même écrit une nouvelle sur le sujet).

Bref, ma faiblesse est grande car je ne peux jamais tourner le dos à l’inspiration, je dois écrire, écrire, écrire, pour me sentir mentalement en forme.
Bien sûr, si les lecteurs peuvent découvrir et apprécier mes textes, c’est la meilleure des finalités pour mes histoires. Toutefois, je crois être surtout mon premier lecteur et je me délecte de certains récits qui m’apportent un grand plaisir d’écriture. J’espère que les lecteurs y trouveront une partie de ce sentiment fort et prendrons le temps de m’en faire part.


Si le Dieu des écrivains existe, qu’aimeriez-vous qu’Il vous dise après votre mort ? (librement inspiré de Bouillon de Culture)
L’idéal serait : « je vous attendais beaucoup plus tôt ».
Ou, pourquoi pas : « je vous attendais pour me dédicacer vos livres ».
Le pire serait : « désolé, ce n’est pas vous que j’attendais, il y a eu une erreur… »


Merci pour votre lecture attentive…

La suite, dès demain…

Christian Perrot – 2022 – Tout droits réservés – contact.christianperrot@yahoo.fr